Portraits – Comité de vigilance du lieu d’enfouissement de la ville de Québec (CVLEQ)

Consultatif et multipartite, le CVLEQ rassemble des citoyens des territoires concernés (Saint-Joachim, St-Tite-des-Caps et St-Ferréol-les-Neiges), des élus municipaux et des représentants des secteurs environnemental, de la santé publique et d’organismes du milieu (dont l’Organisme de bassins versants Charlevoix-Montmorency), afin de veiller à ce que l’exploitation du lieu d’enfouissement de la Ville de Québec (ci-après; LEVQ) s’effectue dans le respect des exigences environnementales.

Cette composition du comité se veut représentative et peut favoriser, grâce à une expression diversifiée d’opinions et une évaluation plus objective des problèmes soulevés, des échanges fructueux entre l’exploitant du lieu d’enfouissement (le Service Qualité du milieu et le Bureau de la valorisation énergétique de la ville de Québec) et les citoyens et représentants concernés. Les discussions permettent notamment à ces derniers de faire des recommandations de mesures d’amélioration du fonctionnement des installations pour atténuer ou supprimer les impacts du LEVQ sur le voisinage et l’environnement. Les renseignements pertinents obtenus sur la gestion des équipements sont ensuite transmis aux concitoyens et aux représentants d’organismes du milieu.

Lieux d’enfouissement

Un lieu enfouissement sanitaire (ci-après; LES) utilise l’« atténuation naturelle », soit la capacité naturelle des sols à filtrer, absorber, disperser et diluer les polluants. Les résurgences (eaux entrées en contact avec les matières résiduelles (lixiviat)) sont recueillies et nettoyées grâce à un système de canalisation reliée à une usine de traitement. Pour diminuer encore plus l’infiltration des eaux de pluie à travers le sol jusqu’aux résidus enfouis, le LES de la ville de Québec (situé à Saint-Tite-des-Caps), a été recouvert de plusieurs couches de matière organique (sols imperméables et végétation), terminant ainsi sa fermeture en 2007. En effet, il constitue maintenant un passif pour la Ville de Québec, puisqu’il avait été conçu selon les anciennes normes environnementales.  La Ville doit à présent le gérer en répondant aux normes actuelles de rejets et effectuer un suivi pendant au moins 30 ans ou jusqu’à ce qu’elle démontre que le secteur n’a plus d’impacts sur le milieu environnant. 

Le lieu d’enfouissement technique (ci-après; LET), soumis à des normes beaucoup plus restrictives en termes d’aménagement et d’environnement, isole complètement les déchets des eaux souterraines grâce à un système d’imperméabilisation (construit à partir de matériaux géosynthétiques). Le LET de la ville de Québec (situé à Saint-Joachim) permet notamment de traiter le lixiviat avant le rejet au milieu récepteur. En effet, grâce à un réseau de captage installé au fond des cellules d’enfouissement, le lixiviat est acheminé vers des bassins d’accumulation puis traité sur place à la nouvelle station d’épuration spécialement conçue à cette fin. Il est ensuite transporté à la station de traitement des eaux usées de la Ville de Québec. À la fin de chaque journée, on recouvre les déchets avec du sol afin de limiter les odeurs et la présence de vermine. Tous les deux ou trois ans, la Ville aménage une nouvelle série de cellules d’enfouissement. Quand les sections sont pleines, elles reçoivent un recouvrement imperméable et un nouveau couvert végétal.

Protection de la rivière Sainte-Anne-du-Nord

D’une superficie de 12 km2, le lieu d’enfouissement de la Ville de Québec surplombe la rivière Sainte-Anne-du-Nord. Il doit donc avoir des méthodes supervisées et suivis environnementaux mis en place pour s’assurer de prévenir la pollution de l’eau de la rivière.

Le LES combinait donc l’atténuation naturelle ainsi que la captation et traitement des lixiviats, et voit son infiltration des eaux de pluie à travers le sol diminué depuis son recouvrement en 2007.

Les installations du LET permettent la captation complète et traitement du lixiviat avant rejet. Le LET comporte également un système de détection des fuites. En effet, en prévention des risques d’atteinte des eaux de la rivière, la Ville de Québec a installé à divers endroits sur le site du LET de nombreux outils de mesure de pression des fluides (piézomètres) pour contrôler les eaux de surface, le lixiviat et les résurgences des eaux souterraines qui pourraient rejoindre la rivière.

D’après le rapport 2008 de suivi environnemental préparé par la Ville de Québec, « la qualité de l’eau de la rivière Sainte-Anne n’est pas affectée par le lieu d’enfouissement de la Ville de Québec (LEVQ) ». En effet, puisque le programme de surveillance environnementale implique de surveiller attentivement les eaux souterraines, les eaux de lixiviation, les résurgences et les eaux de surface, trois campagnes d’échantillonnage sont entreprises chaque année. Celles-ci démontrent bien l’efficacité des systèmes de traitement; elles ont permis de vérifier les taux de contamination par du lixiviat pour constater que les résultats analytiques des échantillons respectent les valeurs limites applicables (selon le dernier rapport annuel) .

OBV, un membre important

La rivière Saint-Anne-du-Nord circulant dans son secteur, l’OBV-CM a déterminé qu’il était important d’être membre du CVLEQ à titre d’organisme environnemental. Depuis donc 9 ans, l’organisme participe activement à la veille de la bonne exploitation du lieu d’enfouissement de la Ville de Québec.

Articles et photos gracieuseté du CVLEQ.

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Mathilde Crépin

Mathilde a toujours aimé la nature. Toute petite, elle rêvait de pouvoir pagayer sur des rivières sans fin, courir à travers les herbes hautes et comprendre les animaux.

Devenue géographe, elle comprend mieux les paysages et les nouveaux horizons culturels qui s’offrent à elle. Sa créativité, sa capacité d’adaptation et sa curiosité sont les outils avec lesquels elle souhaite aider à générer les petits changements de demain.

Communiquer, rapprocher les gens et les réalités, et mettre de la beauté, quotidiennement, dans la vie des gens: voici ce à quoi elle aspire!